Romain Aubugeau
Agir sur le climat par la préservation des écosystèmes est possible à plusieurs niveaux. Pour cela, il convient de développer des actions cohérentes et d’agir de façon coordonnée. Cette stratégie qui doit nous permettre de préserver notre environnement et de vivre dans un monde durable peut être actionnée par la société civile, notamment par les entreprises. Ces dernières ont en effet à gagner à ce jeu, parce qu’il n’y a pas de richesse possible dans un monde où la nature est dégradée, et parce qu’elles sont en partie responsables de la dégradation des écosystèmes naturels et du climat. Voici nos conseils pour développer une action positive sur le climat par la préservation de la nature.
Réduire nos émissions de gaz à effet de serre
Pour une stratégie climatique cohérente, le premier pas à franchir est de réduire partout où cela est possible ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, différents moyens d’action sont possibles, à commencer par l’utilisation de sources d’énergies renouvelables, par l’optimisation de toutes les sources d’énergie (eau, électricité, transport, nourriture…) puis par l’optimisation énergétique des bâtiments.
Qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’une personne physique, toutes peuvent réaliser un bilan carbone pour déterminer les postes de dépenses énergétiques les plus importants et mettre en place une tactique de réduction de ces postes d’émissions.
Protéger et restaurer les écosystèmes
Une deuxième action à mettre en place, qui doit être coordonnée à la première et peut être initiée en même temps plutôt que d’attendre les résultats d’un bilan carbone qui montrera dans tous les cas un impact sur le climat et la biodiversité, est d’agir pour préserver les écosystèmes. Cette action doit être proportionnelle à son impact sur le climat, c’est pourquoi le bilan carbone est important, afin de donner des indices sur les actions à mettre en place, mais cela ne doit pas empêcher d’initier ses actions positives avant même le résultat définitif du bilan carbone.
Pourquoi agir sur les écosystèmes est agir sur le climat ?
Les dérèglements climatiques sont directement liés à la dégradation des écosystèmes par l’Homme au cours des derniers siècles. Bien entendu, l’extraction de minerais fossiles a largement déréglé le cycle du carbone mondial, si bien que les émissions de CO2 dans l’atmosphère liées à la combustion des énergies fossiles sont directement responsables du réchauffement climatique.
Néanmoins, la déforestation, la mauvaise gestion d’écosystèmes riches en biodiversité et en carbone, la destruction des habitats naturels de la faune, de la flore et des micro-organismes, l’artificialisation des terres, la monoculture et l’utilisation à forte dose d’intrants chimiques causent aussi d’importants dérèglements climatiques. Les forêts et les tourbières, par exemple, séquestrent de très importantes quantités de dioxyde de carbone, mais c’est aussi le cas de l’herbier de posidonie en Méditerranée ou des coraux.
C’est ainsi qu’en agissant sur la préservation et la restauration d’écosystèmes naturels, on peut agir directement sur le climat et relier intelligemment cela à la diminution de son impact carbone par la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Comment agir sur le climat par la restauration des écosystèmes ?
Plusieurs actions climatiques sont ainsi possibles par une contribution à la restauration des écosystèmes, à commencer par la plantation et la gestion durable des forêts.
Afforestation, reboisement et gestion durable des forêts
L’afforestation est l’action de planter de nouvelles forêts sur des terres généralement impropres à l’agriculture, parfois sur des terres dégradées (pollutions industrielles, anciennes carrières…) ou tout simplement pour accroître les puits de carbone et la biodiversité. Dans certaines régions du monde, des forêts sont également plantées pour contenir l’avancée des déserts (Sahara, désert de Gobi…).
Le reboisement, quant à lui, concerne le renouveau de forêts abîmées soit après un incendie, soit à la suite d’une coupe rase, soit à la suite d’une épidémie (scolytes)… Ainsi, en Europe, le principal défi de la sylviculture n’est pas la déforestation mais le reboisement. Très peu de forêts sont abattues pour être remplacées par de la monoculture de palmiers ou de soja ou pour laisser place à des complexes industriels, comme on peut le voir en Amazonie, en Afrique ou en Océanie. En revanche, certains forestiers pratiquent encore la monoculture d’arbres et la coupe à blanc, techniques qui sont généralement néfastes pour les sols, pour la biodiversité et pour l’environnement.
D’où l’importance d’une sylviculture durable qui mise à la fois sur l’enrichissement de la biodiversité, sur le respect du Vivant dans toute sa complexité et sa diversité tout en œuvrant pour le climat par la séquestration à long terme du carbone.
EcoTree agit sur le climat par la préservation des écosystèmes à travers des Solutions fondées sur la Nature qui font la part belle aux forêts et à la biodiversité. Cette entreprise bretonne qui se développe dans toute l’Europe promeut une sylviculture mélangée à couvert continu qui a l’avantage de conserver toujours les sols à couvert, d’offrir un gain régulier aux propriétaires forestiers par des coupes d’arbres régulières mais modestes et de préserver la biodiversité.
Premier réservoir terrestre de biodiversité, la forêt abrite près de 75% des mammifères et de la flore, en France métropolitaine. Or, les dérèglements climatiques sont accélérés par la perte de la biodiversité, tandis que l’abondance du Vivant peut aider à en contenir les effets néfastes. Agir pour préserver les forêts et les gérer de façon durable est ainsi une manière d’agir directement sur le climat.
Protéger les zones humides et la biodiversité
Marais, mangroves, tourbières, mares forestières, étangs… sont autant de zones humides dont l’importance est cruciale dans la lutte contre le changement climatique. A titre d’exemple, les tourbières, qui ne représentent que 3% des terres émergées, stockent près d’un tiers du carbone des sols du monde. Or, ces écosystèmes sont fragiles, très lents à se créer et se développer et très largement menacés sur l’ensemble de la planète.
Mais les zones humides dans leur ensemble ont une importance cruciale pour préserver un climat planétaire sain. Tout comme le font les forêts, les zones humides, en abritant une biodiversité riche, ont un effet positif sur le climat.
Ces zones de transition entre terre et eau sont des lieux très variés qui accueillent de nombreuses espèces d’animaux et de plantes. En France, 30 % des espèces rares et menacées, la moitié des oiseaux et la totalité des grenouilles en ont besoin pour vivre. Mais ce n’est pas tout. Ces milieux aquatiques sont des zones tampons qui freinent et absorbent l’eau, réduisant ainsi les crues et les inondations. Les marais littoraux et les mangroves constituent des protections contre les effets des tempêtes. Les tourbières stockent le carbone atmosphérique mieux que les forêts, empêchant de grandes quantités de CO2 de rejoindre les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Malheureusement, beaucoup de zones humides sont encore détruites de nos jours. Dans le monde, on estime que 87% des zones humides présentes au XVIIIe siècle ont disparu et que leur perte est aujourd’hui trois fois plus rapide, en pourcentage, que celle des forêts par la déforestation.
C’est pourquoi EcoTree propose d’agir sur le climat par la préservation de la biodiversité en offrant de nombreuses solutions aux entreprises et à toute la société civile. Agir pour préserver la biodiversité peut ainsi prendre différentes formes : soutenir des projets de restauration de zones humides, de forêts incendiées, soutenir des projets d’agroforesterie ou d’actions en faveur de la biodiversité marine.
Soutenir l’agriculture durable et régénérative
De la même manière, agir en faveur du climat passe par une agriculture durable et régénérative. C’est ainsi que MIIMOSA soutient à travers le don avec contrepartie et le prêt rémunéré des projets d’agriculture régénérative qui offrent des solutions durables pour lutter contre les défis environnementaux tels que le changement climatique et la dégradation des sols. Cette approche holistique vise à améliorer la santé et la fertilité des sols en imitant les processus naturels. Contrairement aux méthodes agricoles conventionnelles qui peuvent épuiser les ressources, elle permet de restaurer et renforcer les écosystèmes. Parmi ses avantages, on compte une meilleure rétention de l’eau, une biodiversité accrue, et une capacité améliorée des sols à capturer le carbone, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
Une autre manière d’agir sur le climat par la préservation des écosystèmes.
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