Destruction des sols, pollution des eaux, dérèglements climatiques… Nombreuses sont les raisons qui poussent de nombreux agriculteurs à sortir d’une agriculture intensive pour s’orienter vers une culture plus écologique. Retrouvez dans ce dossier tous les éléments vous permettant de vous informer sur la conversion au bio ou, du moins, sur le passage à une agriculture plus raisonnée. 

1 – Pourquoi l’agriculture intensive est-elle mauvaise pour votre exploitation ?

L’agriculture intensive, comme son nom l’indique, est une agriculture qui tend à maximiser la production. Néanmoins, due à l’utilisation intensive d’intrants tels que les engrais chimiques, à l’utilisation de fongicides, d’insecticides ou de pesticides, les eaux et sols sont pollués. Cette pollution a un impact direct sur l’environnement et, in fine, sur la production de l’exploitation. Dans ce sens, la loi Climat vise à réduire l’usage d’engrais azotés et à diviser d’ici 2030 par deux le rythme d’artificialisation des sols agricoles. Cette loi répond ainsi aux enjeux climatiques, environnementaux et de souveraineté alimentaire.

Outre la dimension environnementale, l’achat de fertilisants tels que l’engrais azoté devient de plus en plus onéreux. Une réduction drastique des bénéfices est donc à prévoir pour les exploitants en agriculture intensive. Et si c’était le moment de quitter l’agriculture intensive et de vous orienter vers une agriculture plus responsable ?

 

2 – S’informer sur les différents types d’agriculture

Nombreux sont les agriculteurs qui ont fait le choix de mettre un terme à l’agriculture intensive en s’orientant vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Et pour cause, 13 milliards d’euros ont été dépensés par les Français, en 2020, pour l’achat de produits bio !

On notera cependant que produire mieux ne veut pas dire s’orienter uniquement vers une production biologique. On retrouvera différents types d’agriculture comme par exemple : 

  • La raisonnée qui prend en compte la réglementation mais aussi l’environnement  ;
  • La biologique, dite « agriculture bio », qui exclut l’usage de tous les pesticides et engrais chimiques de synthèse ;
  • L’écoresponsable qui répond aux différents labels tels que « agro-écologie », « zéro résidus pesticides » Cette agriculture vise à répondre au mieux aux enjeux environnementaux, humains et économiques et ce, de manière durable.

Ces trois types d’agriculture répondent aux enjeux environnementaux mais n’ont cependant pas les mêmes contraintes ni la même rentabilité. Par exemple, si l’agriculture biologique reste à privilégier, elle mettra plus de temps à être rentable puisqu’elle est plus longue à mettre en place. 

 

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3 – Préparer sa période de transition

Une transition vers une agriculture durable nécessite du temps et des moyens financiers.

Qu’il s’agisse d’une installation, d’une reprise d’exploitation ou d’un virage dans la gestion de votre exploitation, si vous optez pour une conversion bio, il vous faudra passer par une période de conversion. Cette période permettra de « nettoyer » les sols de produits chimiques et de synthèse mais aussi des bêtes qui se trouvent sur le terrain. En fonction du type de production, cette période peut être plus ou moins longue et aller jusqu’à 2 voire 5 ans. 

 

Quelle durée de conversion au bio pour mon exploitation ?

En fonction du type d’exploitation que vous possédez ou désirez acquérir, retrouvez dans ce tableau la durée de conversion associée : 

Types de production Production Durée de la conversion
Végétales Cultures annuelles et fourragères 2 ans
Végétales Cultures pérennes (viticultures…) 3 ans
Animales Bovins, équidés 12 mois + les ¾ de leur vie en bio
Animales Lait 6 mois
Animales Oeufs 10 semaines
Animales Porcs 6 mois
Animales Volailles 10 semaines (si introduites avant 3 jours)

 

Quelle réglementation pour se convertir au bio ?

 

Si vous souhaitez passer d’une agriculture conventionnelle, intensive, à une agriculture biologique, il vous faudra respecter plusieurs réglementations. On notera : 

  • Le règlement CE 834/2007 du 20/6/2007 dont vous pouvez trouver le texte ici.
  • Le règlement CE 889/2008 du 5/9/2009 dont vous pouvez trouver le texte ici.

 

Qu’en est-il de la culture raisonnée ?

Pour autant, vous pouvez aussi vous orienter vers une culture dite raisonnée. Moins contraignante, l’agriculture raisonnée prend en compte la protection de l’environnement, la santé et le bien-être animal. Elle permet d’obtenir un équilibre de la fertilisation des cultures et la préservation des sols en limitant les risques de pollution.

Bon à savoir : la culture raisonnée peut être une véritable phase transitoire lorsque vous faites l’acquisition d’un terrain ayant servi à une agriculture intensive.

4 – Comment financer sa transition agricole ?

Plusieurs aides sont destinées aux producteurs bio en conversion, on notera notamment le CAB, l’aide à la Conversion à l’Agriculture Biologique, et les aides régionales dépendant du PDRR (Programmes de Développement Rural Régionaux). Ces programmes régionaux vous permettront d’obtenir : 

  • Des aides pour rembourser en totalité ou partiellement le coût de la certification
  • Des aides pour subventionner les investissements réalisés dans le cadre de la conversion 
  • Des aides à l’installation.

Bon à savoir : Pour bénéficier des aides du CAB, vous devrez soumettre votre dossier avant le 15 mai de l’année glissante de la conversion en bio.

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Outre les aides versées par l’Etat, vous pouvez aussi vous orienter vers un financement participatif qui vous permettra de financer en totalité ou partiellement les besoins financiers nécessaires à votre conversion. C’est d’ailleurs l’option choisie par Bruno et Pascal qui, pour leur transition en agriculture raisonnée, ont opté pour un prêt participatif de 15 000€ sur MiiMOSA. Autre exemple, celui d’Edouard et Florence qui ont souhaité s’installer en agriculture biologique. Ils ont construit en 2019 leur exploitation durable et souhaité aller plus loin en se convertissant au bio. Le domaine Cantagril a donc fait une collecte de 230 000€ sur MiiMOSA pour redynamiser la production française d’amandes et de yuzus.