Aujourd’hui, nous vous proposons de partir à la découverte du projet de Camille, 25 ans, qui s’est installé en Normandie avec une ambition impressionnante : faire renaître le vin des Coteaux de Giverny.

A défaut de changer l’eau en vin, ce jeune paysagiste reconverti en viticulteur a le pouvoir de ramener les sols à la vie. Tout commence lors d’un projet paysager auquel il participe dans un ancien manoir de la réserve naturelle des coteaux de la Seine.  Il découvre alors l’héritage viticole de la région, un des plus grands vignobles de France jusqu’au XIXème siècle, et se prend à rêver de le faire revivre. 

Installé depuis maintenant 3 ans sur les terres du peintre Claude Monet, sa campagne de financement sur MiiMOSA a permis à Camille de donner vie à son projet. Il réhabilite aujourd’hui les vestiges du passé en cultivant les 6400 pieds de vigne financés par sa collecte, selon les principes de l’agriculture biologique et de la biodynamie, dans le respect du patrimoine naturel. Et pour ne pas réveiller trop brutalement ces belles terres endormies depuis plus d’un siècle, il préfère la traction animale au gasoil, réduisant aussi fortement la pollution sonore.

Autrefois sur ces terres, était produit un vin nommé “le Cailloutain », en référence au nom du sol argilo-calcaire de la région. Aujourd’hui, ce vin blanc sec 100% Chardonnay nous fait la promesse de notes minérales et iodées. Et ce doux murmure n’est pas tombé dans l’oreille de sourds : près de 150 contributeurs se sont empressés de financer le projet, et de se voir offrir pour certains une bouteille en guise de contrepartie. Ils devront néanmoins faire preuve de patience car les premières bouteilles ne seront prêtes qu’en 2022, calendrier de la nature oblige. 

Avec ses 14 370€ collectés, Camille n’a donc pas eu à mettre de l’eau dans son vin : pas de crédit à contracter et le financement de l’intégralité de ses pieds de vigne, avec un peu de matériel en bonus. En prime, le jeune viticulteur a pu profiter de l’appel à projet lancé par MiiMOSA, avec l’association  Pour Une Agriculture du Vivant

Mais l’agriculture du vivant, qésako ? L’idée, c’est de bichonner la vie sous terre en laissant tranquille les vers. Au programme  : couverture des sols, pratiques culturales sans labour et agroforesterie, car  80% de la vie sur terre se trouverait sous nos bottes ! En d’autres termes, il faut Nourrir les sols pour nourrir les hommes, comme le défend l’association. Depuis plus de deux ans, l’association a formé, sensibilisé et accompagné plus de 5000 agriculteurs,  directement ou indirectement par le biais des filières. En soutenant les agriculteurs dans leur transition, elle met toute son énergie “au service du génie végétal plutôt que du génie mécanique”, comme nous l’explique Luis Barraud, responsable de la communication de l’association.

“L’une des grandes forces de Pour Une Agriculture du Vivant est de réunir tous les acteurs du monde agricole et alimentaire autour des azimuts communs à l’humanité : manger bon, propre et juste ! Nous considérons ce passage à l’échelle comme nécessaire pour garantir la santé globale de la planète et de ses habitants.” Arnaud Daguin, vice-président et porte-parole de l’association. 

Mais voilà, ce ne sont pas les bonnes intentions qui font défaut aux agriculteurs désireux de nourrir le monde avec l’agroécologie mais plutôt les financements. Et cela tombe à pic, car trouver des liquidités pour ses porteurs de projet, c’est justement la spécialité de MiiMOSA. Les deux structures se sont ainsi rapprochées afin de favoriser l’émergence d’initiatives en transition agroécologique par le biais d’un appel à projet, grâce auquel les heureux lauréats bénéficieront d’un accompagnement de l’association.  Promesse tenue lors de la première édition, car ce ne sont pas moins de 145 600€ qui ont été récoltés auprès de 1806 contributeurs, soit le financement de 26 projets, dont celui de Camille ! La seconde édition, toujours en cours, semble tout aussi ambitieuse : 30 projets ont déjà achevé leur collecte, pour la somme de 106 000€. L’agroécologie a de beaux jours devant elle.

Si vous souhaitez découvrir les projets ou déposer votre candidature, rendez-vous sur : https://agricultureduvivant.miimosa.com/

Pour devenir incollable sur l’agroécologie et tout savoir sur la santé de nos sols, découvrez l’infographie réalisée par Qu’est-ce qu’on fait et Pour Une Agriculture du Vivant : “Pour bien manger, on regarde où on met les pieds”.