Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a publié ce 12 décembre 2022 son rapport sur la décarbonisation des énergies utilisées en agriculture à l’horizon 2050. Et bonne nouvelle, investir dans l’énergie peut rapporter à votre exploitation. On vous explique.

La mission du CGAAER

Le conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux participe entre autres à la modernisation de l’action publique. Audit, inspection, conseil, évaluation et expertise sont les principales missions des membres du CGAAER. En 2021, le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a missionné ce dernier pour effectuer une « prospective relative à la décarbonation en matière d’usage d’énergies fossiles en agriculture à l’horizon 2050 ». En d’autres termes, la mission est simple : comment sera le monde agricole en 2035 et en 2050 pour répondre à l’objectif bas carbone de la France ?

 

Les émissions de gaz à effet de serre dans le milieu agricole

Introduite par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Le secteur agricole est bien évidemment concerné par cette feuille de route. D’ailleurs, on estimait qu’en 2017, le total des émissions directes de GES (gaz à effet de serre) du secteur agricole représentait 18,5% du total des GES de la France.

Afin d’orienter notre agriculture vers une transition bas carbone, circulaire et durable, le CGAAER a mis en évidence les 3 principales sources de GES du secteur : 

  • l’émission de méthane principalement liée à l’élevage (44,8%)
  • L’émission de protoxyde d’azote en lien avec la fertilisation azotée (à 42,6%)
  • L’utilisation d’énergies fossiles telles que le pétrole et le gaz (11% des émissions de GES) 

A partir de ce constat, 3 scénarios ont été envisagés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture… Et bonne nouvelle, ces scénarios peuvent être avantageux pour les agriculteurs !

 

3 pistes pour décarboner l’agriculture française

Pour décarboner les surfaces agricoles, le CFAAER nous présente ses 3 scénarios. Ces 3 scénarios sont à la fois intéressants pour prendre conscience des opportunités mais aussi des risques liés au non changement des habitudes sur exploitations. Bien que ces scénarios ne soient pas à proprement parler destinés aux agriculteurs, ils permettent néanmoins de voir l’orientation économique que doit prendre votre exploitation. Voici les 3 scénarios : 

  • L’énergie culture : Un accompagnement des agriculteurs pour une transition vers une production énergétique
  • Le volontarisme dilué : un accompagnement des agriculteurs qui souhaitent mener une transition vers une production d’énergies renouvelables et une hausse des coûts de production (liée à l’énergie) pour ceux qui ne souhaitent pas s’orienter vers une production d’ENR (énergies renouvelables)
  • La décroissance sans transition énergétique : si la transition énergétique n’est pas accompagnée, le gouvernement ne pourra débloquer des fonds pour aider les agriculteurs. Les pertes se feront ressentir avec une diminution d’environ 35% de la production agricole.

Le scénario valorisé par le CFAAER : celui des « énergiculteurs »

L’objectif est de maximiser la production énergétique des agriculteurs. Cela passe par exemple par l’installation de panneaux solaires, de cultures de biomasse ou de biocarburant, de méthaniseurs ou encore par la mise en place d’éoliennes sur l’exploitation. Une production d’énergies qui permettrait notamment aux agriculteurs de réaliser des économies sur le poste énergie consommée, pourrait représenter d’au moins 5000€/an à plus de 20 000 €/an et par exploitation en 2050. En contrepartie d’un faible surcroît de travail, un revenu net serait alors en hausse moyenne de 30% par rapport à 2021 (en € constant).

 

Que tirer de cette étude ?

Cette étude permet de voir l’impact positif que les ENR peuvent fournir à votre exploitation notamment quand on lit les perspectives d’évolution des prix d’achat de l’énergie projeté à 2035.

Si, par exemple, vous détenez un cheptel de bovins, il peut être envisageable d’investir dès maintenant dans une unité de méthanisation qui vous permettra à la fois de produire du biogaz mais aussi de produire du fertilisant pour vos terres ou pour les revendre. Si au contraire vous n’envisagez pas de vous lancer dans la méthanisation, vous pouvez favoriser l’installation de panneaux photovoltaïques sur vos bâtiments servant au stockage des récoltes, du fourrage ou bien d’élevage.

Ces deux actions peuvent en effet diminuer vos charges sur le long terme et voire même vous faire un complément de revenu.

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Enfin, si vous souhaitez réduire l’impact énergétique de votre exploitation, vous pouvez aussi envisager le changement de vos tracteurs et autres outils de travail qui fonctionnent à énergie fossile (essence, diesel, etc.)

Décarboner son exploitation : opter pour le financement participatif

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